Banques d’épargne (CP 308) : cahier de revendications commun 2015-2016

16/06/2015 - 16h

Le Gouvernement a décidé des contours dans lesquels doivent se dérouler les négociations 2015-2016.

La décision de procéder à un saut d’index reste à nos yeux une mesure injuste qu’il convient de combattre, mais a entre-temps été prise et mise en oeuvre par l’establishment législatif de ce pays. Face à cette situation, nous voulons donner corps à l’esprit dans lequel ces décisions ont été prises, à savoir la création d’emplois. La contribution des travailleurs, la perte salariale, est en cours d’exécution, reste maintenant la contribution patronale : les efforts en termes de création d’emplois. Voilà qui doit faire partie des ambitions de ce round de CCT.

Pour le reste, nous souhaitons miser au maximum sur un emploi soutenable, vivable et durable accordant en permanence la primauté à la qualité. Les exigences de productivité élevées et les indicateurs de stress/burn-out en ligne ascendance nous y contraignent.

Les accords sociaux doivent porter en eux le reflet des modifications de l’environnement dans lequel nous fonctionnons. Des dispositions en matière de fin de carrière, la formation, des conditions de travail et de rémunération adaptées si possible et la reconnaissance d’une concertation sociale sérieuse constituent d’importants leviers à cet égard. Chaque round de CCT est dès lors une quête entre partenaires sociaux afin de trouver les aspects communs et/ou de convaincre chacun.

Voici nos principaux desiderata :

Emploi et sécurité d’emploi

  • Prorogation et, si possible, renforcement des modalités en matière de sécurité d’emploi.
  • Adaptation des dispositions en matière d’outplacement au cadre réglementaire modifié au niveau du statut de travailleur unifié.Modalisation concrète de l’emploi supplémentaire à concurrence de 2 % de la masse salariale. Nous pensons à cet égard à des accords exhaustifs au niveau de la politique de remplacement, du travail supplémentaire structurel et/ou des services et fonctions sous-occupés, de manière structurelle ou non.
     

Travail durable, vivable et de qualité

À la lumière d’un secteur qui n’a de cesse de penser vers l’avant, dans une perspective d’avenir, et recherche en permanence à orienter/adapter les évolutions modifiées, une perspective de carrière durable et qualitative est indispensable pour attirer ou occuper les collaborateurs de banque motivés.

Les éléments d’une perspective de carrière de haute qualité résident tant au niveau de conditions de de travail et de rémunération primaires convenables que de soins et d’un accompagnement encadrants et de circonstances de travail mettant au défi. Ceci doit permettre des trajets de carrière plus longs, car il s’agit également, en l’occurrence, d’une donnée sociétale modifiée. Des dispositions concrètes doivent donner corps à cette composante et peuvent également servir à modaliser concrètement la CCT 104.

Les propositions en la matière sont les suivantes :

  • La charge psychosociale et la lutte contre le stress requièrent une approche politique et concrète. Nous voulons à cet égard développer au plus vite une offre commune d’instruments à l’attention des banques, avec les objectifs suivants :
    • Une sensibilisation plus forte à la problématique
    • Un analyse uniforme et en profondeur sur le plan des entreprises et du secteur afin de permettre un meilleur suivi aux deux niveaux
    • Une offre d’accompagnement à la mesure des entreprises
    • Une offre d’accompagnement à la mesure des collaborateurs individuels.

Également un engagement qu’il existera des dispositions « étanches » dans toutes les entreprises afin soumettre l’incapacité de travail pour causes de problème psychosociaux aux régimes de garantie de revenu, au même titre que toute autre forme d’incapacité de travail.

  • Introduction d’entretiens d’évolution comme alternative aux évaluations qui prennent du temps, engendrent du stress et gâchent l’atmosphère. Dans ce même cadre, nous plaidons également pour le droit, indépendamment de l’âge, à un accompagnement de carrière personnel et à un bilan professionnel (voir également chapitre sur la formation).Modalités d’accompagnement processuel qualitatif en cas de reprise du travail et droit à une occupation progressive après une incapacité de travail complète.
  • Droit à une semaine de 4 jours.
  • Droit au crédit-temps sans motif mais avec une indemnité.
  • Introduction de jours de fin de carrière à concurrence d’1 jour supplémentaire par an à partir de 58 ans et ce, jusque la fin de la carrière.
    Prorogation des accords en matière de RCC et de CT. En ce qui concerne le crédit-temps, nous plaidons pour un accord sectoriel précisant qu’en cas de licenciement, l’indemnité de licenciement est basée sur le salaire et le régime de travail antérieurs au crédit-temps.
     

Pouvoir d’achat

  • Augmentation maximum des salaires bruts réels et barémiques.
  • Modalisation du volet « marge salariale nette » avec marge pour modalisation au niveau de l’entreprise.
     

Mobilité

  • Remboursement du parking aux gares
  • Remboursement à 100% de toutes les formes de transports en commun
  • Achat groupé de vélos électriques et de scooters
  • Introduction d’une indemnité bicyclette sectorielle
     

Concertation sociale

  • Comment stopper la relation stricte entre la rémunération et la vente de produits financiers ?
  • Débat relatif à l’impact de l’évolution technologique sur l’organisation du travail. Quelles sont les opportunités et les menaces mais surtout, comment éviter la concurrence inutile et génératrice de stress supplémentaire sur le dos des travailleurs ? Aspects entrant en ligne de compte à cet égard : enregistrement automatique du temps pour toutes les fonctions, limites des grilles horaires et de travail, plages d’ouverture, droit à une marge d’indisponibilité pour des formes d’apprentissage numérique pendant le temps de travail, droit d’indisponibilité…
  • Engagement des employeurs d’impliquer avec certitude les organisations de travailleurs, par le biais de la concertation sociale, dans toutes les formes d’organisation du travail novatrice et ce, dès le tout début de la phase de lancement. Chaque dossier doit être encadré par un groupe d’accompagnement paritaire, accords à propos de la transmission d’informations et dialogue concernant les motifs, les causes, les intentions, l’implémentation, l’évaluation…
  • Prolongation et augmentation du fonds des garanties syndicales et introduction d’une attestation d’emploi annuelle.
  • Introduction d’un avis spécialisé externe dans le cas de dossiers juridiques techniques et complexes, à charge de l’employeur.
     

Formation

  • Prorogation des dispositions actuelles en matière de formation concernant les groupes à risque et la formation professionnelle.
  • Garanties en matière de formation MIFID pendant le temps de travail
  • Extension du droit à la formation à concurrence d’1 jour et individualisation du droit avec sanction en cas de non-respect. La formation légalement obligatoire n’est à cet égard par imputable au droit individuel des travailleurs.
  • Dispositions contraignantes en matière de plates-formes d’apprentissage numériques. La formation sur le lieu de travail est de plus en plus supplantée par l’apprentissage numérique en dehors du temps de travail. L’apprentissage numérique est une forme de formation, mais doit être considéré comme du temps de travail.
  • Introduction d’un portfolio de formation pour tous les travailleurs.
  • Définition uniforme de tout ce que nous considérons comme de la formation.
  • Formation pour dirigeants sur les risques psychosociaux, la prévention et l’approche en matière de charge de travail.
  • Formation pour encourager à diriger tout en coachant et lancement de l’assaut sur les dirigeants trop dirigistes.

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