CP 140.03 Transport routier | Manque cruel de conducteurs de transport de poids lourds

13/10/2022 - 12h

L'Europe est confrontée à un manque cruel de conducteurs de transport de poids lourds et aucune solution n’est envisagée.

En 2021, le secteur du transport de marchandises lourdes est confronté à une pénurie de 425 000 conducteurs. Les bas salaires, le manque d'attrait et la séparation des familles éloignent la jeune génération du travail. Comme solution, l'industrie tente de promouvoir de meilleures conditions de travail.

Le principal problème de la pénurie de conducteurs en Europe est l'âge des conducteurs. L'âge moyen des conducteurs est de 47 ans. Cependant, les jeunes restent à l'écart du travail et le secteur ne dispose donc pas de nouvelles réserves de main-d'œuvre pour combler les pénuries.

Seuls 7 % des conducteurs de camions en Europe ont moins de 25 ans. Cela est principalement dû au fait que les leçons de conduite et la formation de conducteur de camion ne sont possibles qu'à partir de 18 ans, voire 21 ans dans certains pays.

Un autre problème est la sous-représentation des femmes dans le secteur. Moins de 3 % des conducteurs de camions en Europe sont des femmes. En Italie et en Norvège, les femmes sont mieux représentées (6 % et 5 % respectivement).

L'une des façons d'attirer la nouvelle génération de chauffeurs routiers est de tirer parti de la nature hautement technologique des nouveaux poids lourds. Cela devrait donner de la perspective à cet emploi, qui est souvent considéré comme une impasse.

Mauvaises conditions de travail et bas salaires

Outre la difficulté du travail, les nouveaux travailleurs sont découragés par les bas salaires, le fait d’être parfois loin de chez soi pendant des mois et de vivre dans son camion. On peut gagner un maigre 3 000 euros, mais seulement en travaillant 220 heures par mois.

Après l'incident avec un chauffeur ukrainien en décembre 2021, l'attention sur les conditions de travail déplorables s'est intensifiée. Dans la foulée, un paquet mobilité a été élaboré par le Parlement européen pour renforcer et améliorer la réglementation européenne. 

Les chauffeurs sont tenus de passer 45 heures en dehors de leur véhicule, dans un logement remboursé par l'employeur. Le paquet Mobilité du Parlement européen prévoit une meilleure indemnisation des conducteurs. Les règles sont désormais déterminées par le pays dans lequel ils se trouvent et non plus par le pays où ils sont domiciliés.  

Renforcer la législation européenne

Isabelle Maître, de la Fédération nationale des transports routiers, demande que l'Europe ait davantage son mot à dire dans la réglementation du secteur, étant donné qu'il s'agit d'une industrie transfrontalière. Toutefois, le paquet "Mobilité" a entraîné des tensions entre les pays d'Europe occidentale et orientale, qui n'ont pas accepté les nouvelles règles de cabotage. L'Ouest a privilégié l'harmonisation législative et le protectionnisme, tandis que les pays d'Europe centrale et orientale ont privilégié le dumping social et fiscal. Ce sont également les pays qui craignent une perte de parts de marché et d'avantages concurrentiels.

Bien que les conducteurs semblent soulagés par la nouvelle législation européenne, peu d'entre eux voient une amélioration des conditions à l'avenir. Principalement, l'absence d'une technologie adaptée aux exigences et aux conditions d'une économie qui veut que tout soit livré immédiatement, rend les choses très difficiles pour les conducteurs.

En conséquence, l'UE a élaboré un plan d'action visant à rendre la profession de chauffeur routier plus attrayante. Tout d'abord, l'UE veut reconnaître légalement la profession en tant que travailleurs essentiels dans l'économie. Deuxièmement, l'UE veut s'assurer que la perception de la profession par les travailleurs, les entreprises et les médias change. Enfin, le plan d'action de l'UE vise à rendre la profession de chauffeur routier plus accessible en proposant des formations professionnelles, en adaptant la législation et en attirant d'autres groupes de population tels que les femmes et les migrants. L'UE vise ainsi à ce que 10 % des conducteurs de camions aient moins de 25 ans et que 10 % soient des femmes d'ici à 2030.

L'un des principaux axes du plan d'action européen consiste à modifier la législation relative à la formation et au permis de conduire. Cela devrait garantir que les permis C et D soient reconnus partout et que les jeunes de 18 ans puissent commencer à conduire un camion immédiatement.

D'autres éléments potentiels du nouveau cadre portent sur les tests de compétence, la formation et une période d'essai pour les nouveaux conducteurs. Cela devrait garantir la sécurité et la qualité.

Enfin, l'UE envisage également un investissement financier de 1,6 milliard d'euros dans des aires de stationnement sûres pour camions, pour un total de 62 000 places.

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