Ça y est, l’année scolaire tire à sa fin. Et même si on est encore loin de la prochaine rentrée scolaire, il n’est jamais trop tôt pour la préparer tout en profitant des vacances. Et qui dit rentrée scolaire dit fournitures scolaires : cartable, colle, stylos, trousse, cahiers, classeurs, feutres... Une longue liste qui laisse présager des dépenses importantes pour les parents, mais aussi, une bonne raison pour concilier économie et écologie.
Si vous êtes parent, vous avez certainement des exigences lors de l’achat de nouvelles fournitures scolaires : pas trop chères, solides, sans risque pour la santé de préférence. La dernière chose que vous voulez faire est de donner à votre enfant un sac plein de fournitures nocives pour lui et pour l’environnement. Les achats scolaires sont une occasion pour commencer à sensibiliser les petits et les moins petits à l’impact de notre consommation sur la planète.
Comment choisir ?
Penser durable en terme de fournitures scolaires ne se résume pas à investir dans des produits plus écologiques. Il s’agit avant tout de réduire la quantité de ressources que nous consommons, d'être responsable au moment des achats et de transmettre des valeurs de développement durable à nos enfants.
Car ne l’oublions pas, acheter responsable c’est acquérir un bien ou un service qui répond à un besoin et qui intègre non seulement des critères de qualité et de coûts, mais aussi des critères environnementaux et sociaux.
Il s’agit aussi de se poser les bonnes questions :
- Ai-je vraiment besoin d’acheter un tel article ? Faites le point sur l’état du matériel de l’année précédente. Réutilisation du matériel rime avec rentrée écologiquement responsable. Vous pouvez commencer votre recherche d’articles en vous demandant si le produit est réutilisable, recyclable.
- Le produit est-il recyclé ? Si possible, choisissez des produits fabriqués avec des matières recyclées. Il est préférable d'éviter de créer trop de déchets plutôt que d'avoir à les traiter.
-
Quels ingrédients ? Beaucoup de fournitures scolaires sont fabriquées à partir de PVC et contiennent des produits toxiques comme des solvants, des métaux lourds ou du formaldéhyde. Respirés, suçotés ou mâchouillés, ces produits chimiques
peuvent provoquer des maux de tête et des allergies. Lors de l'achat de fournitures, faites confiance à votre nez. Un article qui sent mauvais n'est probablement pas bon pour vous. -
Une autre question importante à se poser est l’origine de l’article choisi, ainsi que les conditions dans lesquels il a été produit. Il est aussi important de privilégier la qualité du produit dans le but qu’il dure plusieurs années.
Que choisir ?
Pour faire un geste pour la planète, vous pouvez opter pour des fournitures écolabellisées, ou tout produit ayant fait l’objet d’une prise en compte de son impact environnemental sur son cycle de vie. Il existe des sites spécialisés qui proposent de nombreux produits écologiques pour la rentrée scolaire.
Exemple :
Une autre astuce consiste à effectuer des achats groupés. En effet, tout comme le système des paniers de fruits et légumes bio, certaines écoles belges créent des groupes d’achats communs ou GAC au sein même de l’école.
Cette démarche permet de court-circuiter tous les intermédiaires commerciaux et donc d’obtenir des prix plus intéressants ; d’avoir une meilleure traçabilité des produits puisqu’on rencontre le fournisseur auquel il est possible de poser des questions sur l’origine du bois des crayons, sur l’absence de solvants dans les colles, sur les papiers recyclés…
Bonne rentrée !
Le saviez-vous ?
Les phtalates sont un groupe de composés chimiques utilisés dans la production de plastiques tels que les PVC pour rendre ces matières plus souples et flexibles. Ils ne sont pas liés chimiquement aux matières plastiques, mais y sont seulement dissous. De ce fait, ils s’en libèrent par contact avec des liquides ou des graisses ou s'échappent dans l'air ambiant. Certains phtalates ne sont plus utilisés dans les jouets et articles de puériculture afin de protéger les enfants des effets possibles sur la santé.
Cependant, on en retrouve encore dans certaines fournitures scolaires, comme les gommes, les sacs ou les trousses, contenaient ces phtalates.
En 2012, le CHEJ, une organisation américaine, a publié un rapport sur les fournitures scolaires. Selon le rapport, 75 % des fournitures testées, telles que des boîtes à lunch en vinyle, des sacs à dos, des imperméables et des bottes de pluie, contiendraient des quantités élevées de phtalates toxiques.
Si ces fournitures étaient des jouets, ils auraient purement et simplement été interdits à la vente. Tout comme des jouets, des fournitures scolaires sont pourtant utilisés par les jeunes enfants qui sont particulièrement vulnérables à l'exposition chimique. En outre le rapport précise que :
- plusieurs types de phtalates (DEHP, DNOP, DMP, et DBP) ont été détectés dans les fournitures scolaires pour les enfants.
- 80 % des fournitures scolaires étudiées contenaient des phtalates.
-
sur 20 fournitures échantillonnées, 13 contenaient des niveaux mesurables de DEHP et 11 contenaient plus d'un phtalate, indiquant que les enfants sont exposés à de multiples phtalates de vinyle de nouveau aux fournitures scolaires.
Aucun des produits échantillonnés ne comportait des étiquettes indiquant que les produits contenaient des phtalates. Étant donné que les phtalates ne sont pas liés chimiquement au vinyle, ils peuvent migrer vers la surface. Les enfants peuvent être exposés à des niveaux élevés de ces substances toxiques par l'utilisation de ces fournitures scolaires.
Center for Health, Environment & Justice (CHEJ) (2012). Hidden Hazards: Toxic chemicals inside children’s vinyl back-to-school supplies, Empire State Consumer Project, 47 pages.
Avant d’acheter un bien, il faut déterminer et définir le besoin que l’on cherche à combler. Cette démarche, primordiale en approvisionnement, est trop souvent négligée. De façon générale, réfléchir à la définition du besoin contribue à maximiser le lien entre les besoins à combler et les fonctionnalités offertes par le produit convoité. Cette liaison permet de mieux consommer et d’éviter la surconsommation. Nous en parlions d’ailleurs dans notre dernier article (Cf. article « l’économie circulaire, un défi pour le développement durable »).